Dialovers-Ary

 
 
 
«- Je veux lui parler ! ordonna une femme dénuée de patience.
 
- Madame, votre nièce est gravement blessée, elle a perdu beaucoup de sang et elle vient de vivre une tragédie... dit le médecin en tentant de la calmer.
 
- Elle a tuée ma sœur cadette !
 
- Sa petite sœur a tout vu et a témoigné: leur mère s'est attaquée à une femme innocente avant de tuer son mari et a voulu tuer ses propres filles. Ariane a fait fuir Aïfa et a survécu à un coup de couteau en plein ventre, c'était de la légitime défense quand elle l'a accidentellement tuée. Cela vous suffit-il ?
 
- Ma sœur n'aurait JAMAIS fait ça !
 
- Je vous demanderai de partir avant que je n'appelle la sécurité. Votre nièce est dans un était critique et si vous êtes là pour la faire culpabiliser en plus, il est inutile de lui rendre visite.»
 
 
La femme attrapa son sac à main et quitta le bâtiment en grommelant. Elle ne voulait pas croire que sa petite sœur ait commis de telles atrocités. Quelques jours après, l'enfant ouvrit enfin les yeux et comprit vite qu'elle se trouvait à l'hôpital. Elle regarda autour avant qu'un médecin ne vienne la voir. La fillette recula aussitôt.
 
 
«- N'aie pas peur, tout va bien. Tu es en sécurité.
 
- Maman... où est ma maman ? Où est papa ? Et où est Aïfa ?
 
- Nous avons des bonnes nouvelles comme des mauvaises. Pour commencer, ta petite sœur va très bien. C'est elle qui a appelé les secours. Mais en ce qui concerne vos parents... ils ont perdu la vie. Les secours ont tout tenté pour eux, mais c'était déjà trop tard. Quand même que ta mère aurait survécu, elle aurait été reconnue coupable de deux meurtres prémédités ainsi que maltraitance et de tentative de meurtre à l'égard d'une enfant. Aïfa nous a tout dit et elle se sent coupable de ne pas l'avoir su plus tôt.»
 
 
Ariane pleura alors un moment. L'homme lui donna un mouchoir. Après quelques minutes, cette dernière le regarda de nouveau. Aïfa arriva alors en courant, affolée.
 
 
«- Ary, Ary ! Tatie ne veut pas que tu vives avec nous et ils veulent m'emmener !
 
- Q... Quoi ?!
 
- J'allais te le dire... ta tante et ton oncle ont décidé de recueillir ta sœur, mais ils ne veulent pas de toi et t'interdisent de t'approcher d'eux ou bien d'elle.
 
- N... NON ! cria l'aînée. Je viens de perdre papa et maman... et on me dit que je ne reverrai plus ma petite sœur !?
 
- Je suis désolé...
 
- Te voilà, dit sa tante en emportant la petite rouquine.
 
- TATIE, FAIS PAS ÇA ! pleura Ariane en se levant.
 
- Ariane, ta blessure ! s'écria le médecin.»
 
 
La femme tira Aïfa par le bras et celle-ci protestait, alors que sa sœur tentait de les suivre. Sa plaie se rouvrit, mais elle s'en fichait. L'enfant couina de douleur.
 
 
«- TATIE, TATIE, NE ME L'ENLÈVE PAAAAAAS !
 
- Laisse-nous tranquille ! Médecins, cette fille nous suit !»
 
 
Aussitôt, le personnel se précipita pour la retenir doucement alors qu'elle cherchait à se débattre.
 
 
«- ARIAAAAAAAAANE !!
 
- AÏFAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!! s'époumona Ariane alors que les portes se refermèrent.»
 
 
Ce fut la dernière fois qu'elle vit sa petite sœur. Après deux semaines à l'hôpital, la fillette fut envoyée dans un orphelinat et y passa trois mois avant qu'un homme d'église venant du Japon décide de visiter l'endroit. Ce dernier ce nommait Seiji Komori. En peu de temps, il tomba sous le charme de l'enfant et l'adopta. Les semaines passèrent, puis les mois, mais Ariane avait du mal à lui faire confiance. Elle lui parlait sèchement, refusait de se plier à ses règles et à celles des autres adultes. Les années passèrent ensuite et la fille en avait appris un peu plus sur ses facultés: elle pouvait raviver les meilleurs souvenirs des gens, tout comme les pires en touchant leur épiderme. Elle pouvait aussi voir les souvenirs des gens, mais la dernière fois elle avait perdu connaissance durant une semaine.
 
 
«- Ariane, ça fait maintenant quatre ans que tu es ici et tu es cynique avec moi, soupira Seiji lors du souper. Tu ne me fais toujours pas confiance ?
 
- J'ai du mal à faire confiance, soupira-t-elle. Je faisais confiance à ma mère et elle m'a fait beaucoup de mal. Je faisais confiance à ma tante et elle m'a enlevée Aïfa sans me laisser la voir.
 
- Et si je te faisais une promesse ?
 
- Laquelle ?
 
- Je te jure sur ma vie que je vais entreprendre des démarches pour avoir la garde de ta sœur. Elle pourrait venir vivre avec nous. Mais cela va prendre des années et surtout, si ton oncle et ta tante apprennent que je suis ton père adoptif, ils ne capituleront pas. En échange, tu devras faire des efforts, te confier à moi quand un truc ne va pas. Me faire confiance, quoi. Cesser de me parler comme si j'étais un moins que rien et cesser d'utiliser ton don, tes migraines empirent.
 
- Étant donner que je dois faire plus d'efforts que toi, je te demande aussi de ne jamais m'abandonner, quoi qu'il arrive.
 
- D'accord, je te promets alors d'avoir la garde d'Aïfa et de ne jamais t'abandonner.
 
- Croix de bois, croix de fer, si on ment, on va en Enfer, dit-elle.»
 
 
D'autres années passèrent. Durant ces années, Ariane avait commencé à apprendre des techniques de défense. Elle voulait surtout devenir plus forte et ne plus être faible comme dans son enfance.
 
 
«- Les Sakamaki ? demanda-t-elle alors qu'ils regardaient un film d'horreur ensemble.
 
- Oui, ce sont des amis en quelque sorte. Je ne vais pas tarder à aller à l'étranger pour des affaires et tu devras aller chez eux.
 
- Mais je suis capable de m'occuper de moi. Même que je suis une as de la cuisine. Et si tu veux pas me laisser seule, j'ai mon passeport pour venir avec toi. Je ne serai pas encombrante du tout.
 
- Je sais que tu peux te débrouiller, mais je ne sais pas dans combien de temps je reviendrai et si tu viens, je ne serai pratiquement pas là pour toi. Tu vas vite t'ennuyer.
 
- Mais... ils sont sympas au moins ?
 
- Oui, très gentils. Ils s'occuperont très bien de toi. Tu ne verras même pas le temps passer. Après cela, Aïfa va venir à la maison.
 
- Oh, trop cool ! Dans ce cas, ça va me motiver ! Je vais faire ma valise !
 
- Du calme, je pars le surlendemain.
 
- Je sais, mais le temps passe vite !»
 
 
Elle se précipita dans sa chambre, toute joyeuse car après tout cela, elle reverra Aïfa. Elle pourra la serrer dans ses bras. Le surlendemain, Ariane l'accompagna à l'aéroport avant d'aller dans la voiture qui devait la mener chez les Sakamaki.
 
 
«Après mon séjour chez eux, je vais enfin revoir ma petite sœur !» pensa-t-elle joyeusement.