FourShot - Avant d'être chez les Sakamaki (partie 2)

 
 
 
«- Pourquoi Ariane a-t-elle un coquard et un bandage à la jambe ?! s'énerva son père qui était revenu plus tôt.»
 
 
C'était très rare qu'il rentrait tôt de son travail. La jeune fille avait maintenant sept ans... elle encaissait les coups de sa mère depuis un an déjà et elle n'avait pas le droit de dénoncer la situation. Même Aïfa ne se doutait de rien.
 
 
«- Elle s'est encore battue à l'école ! s'exclama sa mère exaspérée par cette question. Elle commence à mal tourner ! Sûrement à cause du fait que tu es rarement à la maison !
 
- Pardon ?! Je bosse pour faire vivre cette famille ! Je peux même te montrer tous les dossiers de mes patients ! Ne fais pas la femme au foyer opprimée et trouve-toi un boulot si tu veux que je travaille moins.
 
- Ah ?! Et qui se changera d'éduquer ces filles ?!
 
- On payera une nounou ! dit l'homme en haussant le ton.»
 
 
La fillette n'en pouvait plus de voir sa famille se déchirer ainsi. Comment cela avait-il pu mal tourner à ce point ? Dire qu'il y a des années, ils étaient tous heureux et sans soucis. Sous la tristesse, elle enfila son manteau, ses bottes et courut dehors. Ses parents, trop occupés à se crier dessus mutuellement, ne remarquèrent pas son absence. L'enfant aux cheveux mauves marcha durant plusieurs minutes avant d'arriver en ville. Elle ne savait pas quoi faire ensuite. En se dirigeant vers le parc, elle percuta un homme à la chevelure blanche. Celle-ci était quand même longue. Ce dernier regarda l'enfant.
 
 
«- Oh pardon, petite. Je ne t'ai pas vue.
 
- Pa... Pardon, monsieur ! dit-elle en panique.»
 
 
Celui-ci la fixa dans les yeux, il avait les yeux dorés. Son regard se porta aux blessures de l'enfant, en particulier au bandage à sa jambe avec quelques taches de sang.
 
 
«- Tu t'es blessée comment ?
 
- Je... Je me suis battue à l'école et...
 
- Je sais reconnaître un mensonge très facilement, dit-il sans la moindre émotion dans sa voix.»
 
 
Ariane baissa la tête, mais quand même soulagée que quelqu'un remarque enfin la vérité.
 
 
«- Ma mère me bat... et je dois continuer de faire gober ce mensonge...
 
- C'est dans la nature des humains d'agir comme bon leur semble sans but précis. Rares sont les humains qui ont un but. Toi tu auras un but un jour. Mais tu es très faible.
 
- Ah oui ? Vous croy... hein ?»
 
 
Il avait disparu. Après une heure, l'enfant rentra chez elle où ses parents l'accueillir avec leurs réprimandes. Elle s'excusa avant d'aller dans sa chambre et se laissa tomber sur son lit en versant des larmes. La fillette souhaitait de tout son cœur devenir plus forte. Le lendemain, à l'école, elle fut accueillie par Timmy et ses larbins. Ceux-ci l'accueillirent avec des insultes, mais cette dernière se contenta de les ignorer difficilement. Sa sœur cadette n'avait pas pu venir car elle était malade, encore une fois. Une fois la récré arrivée, Ariane s'installa seule aux balançoires quand Timmy arriva.
 
 
«- File-moi ta place, idiote de service !
 
- Idiote de service ! répéta un garçon cherchant à imiter le chef de bande.
 
- Non, refusa-t-elle, il y a pleins d'autres balançoires. Pourquoi la mienne ?
 
- C'est ta place que je veux ! Bouge !
 
- Non ! On ne peut pas avoir tout ce qu'on veut en claquant des doigts.»
 
 
Le garçon qui avait un an de plus qu'elle l'attrapa par les cheveux et la frappa au nez. Les autres enfants regardaient la scène sans bouger le petit doigt.
 
 
«Et si je tentais de me défendre ?» se demanda l'enfant.
 
 
Elle agrippa le bras du garçon et serra fortement en lui hurlant des grossièretés. Aussitôt, il se crispa avant de la laisser tomber au sol, puis se tint la tête en criant sans cesses «Non, non, non ! Pourquoi ces souvenirs reviennent ??!». Tous ses plus pires souvenirs lui revinrent en tête et il s'effondra au sol en hurlant et en pleurant. Ariane commençait alors à se sentir extrêmement faible avant de sentir un truc couler de son nez et ce fut le noir total. Celle-ci se réveilla à l'hôpital où ses parents paniqués étaient assis à côté du lit.
 
 
«- Ariane ! s'exclama sa mère. Nous étions morts d'inquiétude ! Tu es restée endormie durant quatre jours ! Que t'est-il arrivé et qu'as-tu fait à ce garçon ??
 
- Ce que je lui ai fait... ? Je ne comprends pas...
 
- Selon un enseignant, il t'a frappé et avant qu'il ait pu intervenir il a commencé à crier et à pleurer. Il est encore en soins psychiatriques et sa mère exige des explications ! dit son père en croisant les bras.
 
- Attends... il m'a frappé au nez, allant presque jusqu'à le casser et on est en colère contre moi pour aucune raison ?
 
- Et je dis quoi à sa mère ?
 
- La vérité: il m'a presque cassé le nez, alors je lui ai serré le bras en criant des gros mots et il a commencé à paniquer.»
 
 
Les parents allèrent s'expliquer à la mère, mais celle-ci ne croyait pas du tout à l'histoire en affirmant qu'il allait sans doute rester en psychiatrie pour très longtemps. Une fois de retour à la maison, sa mère recommença à la battre. Le cauchemar dura encore un an pour la jeune fille. L'incident avec Timmy ne se reproduit plus sans qu'elle le sache pourquoi. Des mois plus tard, elle apprit que son père avait une liaison récente avec une secrétaire. Le côté sombre de sa mère prit alors de l'ampleur.